Helpx à Maraylya (suite)

C’est avec plaisir qu’on accepte de prolonger d’une semaine notre séjour au Bali Garden. En effet, un seul couple arrive lundi au lieu de deux prévus initialement : Alix (Tour) et Florian 2 (Bourges). Florian 1 reste également une troisième semaine car toutes les auberges de jeunesse sont complètes dans la région à l’approche des fêtes de fin d’année.

Grand déménagement : Alix et Florian 2 emménagent dans notre mobil home. Julien et moi-même récupérons la chambre à l’étage dans le pavillon de Florian 1, qui conserve le salon au rez-de-chaussée.  Afin d’accueillir nos invités, on organise aussi une soirée barbecue près de la piscine. 

Les trois jours suivants, on est surpris par la mauvaise humeur de Sue qu’on ne comprend pas. Heureusement, l’atmosphère redevient paisible jeudi, quand Sue nous conduit dans les Nothern Beaches (Manly Beach avec ses joueurs de volleyball, Dee Why avec sa rock pool, etc.) et nous offre le restaurant le soir (un gros hamburger-frites avec de la viande de kangourou cuite au barbecue). En rejoignant la voiture de Sue, on aperçoit un homme nourrir des cacatoès blancs sur son balcon. Et en montant dans la voiture, Florian 2 cède sa place dans le coffre à Florian 1 (5 places assises). Juste avant de rentrer, Sue nous arrête encore devant une maison  toute illuminée, qu’enfant elle avait l’habitude de visiter. 

Vendredi après-midi, Antoine et Delphine (un couple breton) nous remplacent au Bali Garden. Julien en profite pour utiliser la tondeuse a cheveux de Florian 2 pour se raser la boule et eviter une coupe a la Justin bieber ainsi que de payer 15$ pour une simple coupe.  Nous partons ensuite deux kilomètres plus loin chez Aart, un nouveau client à Sue en recherche de helpers. On se présente à lui le jour de ses 85 ans (malheureusement, rien n’est prévu pour son anniversaire). On vit cette nouvelle expérience comme un défi car il n’y a pas d’électricité : dès le crépuscule, on allume les lampes au kérosène et les bougies. De plus, la cuisine se résume à une petite plaque chauffante au gaz (pas de four, ni de micro-onde, ni d'evier), à une glacière (pas de réfrigérateur, ni de congélateur) et à un tank rempli d’eau de pluie comme eau potable (agrémentée d'asticots, d’araignées et de moustiques !).  La salle de bain est toute aussi primitive : des toilettes sèches, un bidon de copeaux de bois et une bassine (pas de baignoire, ni de bac à douche, ni de lavabo).  Alors que l’hygiène manque, la décoration est omniprésente : de nombreuses peintures ornent les murs et de nombreux objets couvrent les meubles. 

Aart est quelqu'un de respectueux bien que marginal. Il a bâti seul les fondations de sa maison pendant 10 ans il y a 40 ans. Puis il a délégué les finitions a des woofers pendant 20 ans. Notre job 10 ans plus tard : déplacer des tableaux, faire du ménage, arroser les plantes et consolider les fondations (les murs s'effritent au toucher). C'est ainsi que nous faisons la connaissance d'Hélène, vieille amie maorie d'Aart et chauffeur de bus à Newcastle.

D’abord professeur pendant 14 ans, notre homme est devenu capitaine second officier pendant les 40 années qui ont suivies. Il a rédigé un livre sur l’histoire du Titanic. Passionné d’antiquités, il reproche à l’Australie d’être trop "nouvelle". Ce grand voyageur préfère les pays d'Europe (surtout la Hollande où il est né) et d'Amérique latine. Il parle sept langues (français, anglais, espagnol, portugais, italien, allemand, hollandais) et il apprend actuellement le roumain. Musicien dans l’âme, il joue de la guitare, du piano et de l’accordéon.

Samedi soir, on est invité à un repas français préparé par Florian 2 : cake aux olives et salade assaisonnée, poulet sauce aux champignons et pommes de terre aux herbes, mousse au chocolat et mousse au citron. Un couple d’amis à Sue a apporté le vin et le fromage ainsi que des noix et des cerises.  Une dégustation qui nous change de l’eau croupie, du lait en poudre et d'autres aliments dégoûtants : un pot de confiture fermenté, un autre infesté de cadavres de fourmis (non non, ce ne sont pas les points noirs de la fraise !), du beurre rance, du fromage ramolli, etc. 

Après deux jours chez Art, on préfère ne pas prendre le risque de tomber malade et on accepte la proposition de Chrissy, vendeuse du week-end depuis 13 ans pour Sue. On découvre une maison toute noire ponctuée de nombreux bouddhas dorés. Un seul pan de mur rouge colore la pièce principale et quelques teintes vert d’eau adoucissent la salle de bain. On commande rapidement des pizzas  que l’on déguste devant une série policière.  

Le lendemain matin, surprise : Nutella au petit déjeuner ! Puis on fait des courses et on rencontre le Père Noël dans la galerie marchande. De retour dans notre maison d’accueil (la plus petite et la plus belle que l’on ait vu jusqu’à présent), on prépare des sandwichs au poulet rôti pour le déjeuner et on fait une longue partie de Monopoly (Julien échoue face à la solidarité féminine). 

Le jour suivant, on regarde « Kingdom of Heaven », un film avec Orlando Bloom, tandis que Chrissy se rend chez le coiffeur. Plus tard, Priscilla décore son deuxième sapin de Noël avec des boules personnalisées comportant le prénom des enfants et des petits-enfants de Chrissy (les boules s’accumulant chaque année, le sapin n’est bientôt plus assez grand). Avec Chrissy, elle transforme enfin la caverne de bouddhas en caverne de Pères Noël pour les petits-enfants. Le 24 au soir, on décide de réveillonner simplement devant « Carols by Candlelight in Melbourne », un spectacle avec des chants de Noël. On est heureux de manger enfin sain et léger : des crudités ! Ce court séjour nous a permis de mieux connaitre Chrissy : une mamie adorable passionnée de courses de voitures et Manageuse de paddocks la semaine ! 

Le 25, on retourne au Bali Garden pour le repas de Noël. On retrouve nos successeurs (Florian 2 et Alix, Antoine et Delphine) et même nos prédécesseurs (David et Emma). Les filles de Ralph et Sue (Monique et Simone) accompagnées de leurs copains. Burny et d’autres invités. 

Après l’apéritif (du cidre à la poire), on se sert au buffet (jambons salés, salades composées, confiture, compote de pomme) et on prend place autour d’une magnifique table (des chocolats et des mini-cadeaux emballés sont disposés un peu partout) , les français d’un côté, les australiens de l’autre. L’attente fût très longue pour nous autres les français qui avions négligé le petit-déjeuner pensant que le repas commençait à 12h et non à 15h ! Ne buvant pas d'alcool, Priscilla doit encore se chercher une bouteille de jus d'orange comme seules des bouteilles de vin sont mises à disposition. Pour l’occasion, un dessert est prévu : du pudding aux fruits secs avec de la crème fraiche épaisse ou de la crème anglaise. Mais nos estomacs affamés n’ont pas attendu le dessert pour se remplir et ce dernier ne nous aide pas à digérer ! 

A 17h, tout le monde se réunit dans le salon pour déballer ses cadeaux. On se voit offrir deux peluches miniatures (un kangourou et un koala) avec une casquette pour les garçons et un paquet de bonbons pour les filles. Ensuite, on voit la famille s'échanger des bouteilles de champagne, de vin, etc. A la nuit tombée, on se regroupe autour de la piscine et on hésite à se baigner tandis que les australiens continuent de discuter à l’intérieur. Finalement, on retourne près de nos bungalows pour jouer aux cartes.

Le lendemain après-midi, Julien et moi-même retournons dans les Blue Mountains. On passe la nuit sur un parking a Katoomba. Plus de 3 semaines au meme emdroit et c'est pil le jour du depart que l'on prend un orage sur la route et durant la nuit.  Dès le lever du jour, on admire un voile de brume sur les plateaux montagneux et on fait un trek de 6h incluant la montée du plus grand escalier du monde (900 marches de la base jusqu’au sommet des Three Sisters) !  Puis on visite Leurat Cascades pour contempler, comme son nom l’indique, ses nombreuses chutes d’eau dans la forêt. Ainsi que Wentworth Falls qu’on n’apprécie difficilement à cause de la fatigue. On passe la nuit dans une zone industrielle à Penrith près d’un centre aborigène.